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Onfray (et son public) refuse(nt) un débat en présence de Michael Paraire

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« Le 13 avril 2013, Michael Paraire est invité à une table ronde consacrée à « Camus, aujourd’hui » lors des Rencontres du livre et du vin de Balma. Alors que la discussion est sur le point de débuter, les organisateurs demandent à Michael Paraire de quitter l’estrade, comme le souligne Frédéric Pagès, pour complaire à un autre participant, Michel Onfray, qui refuse de débattre en sa présence au dernier moment, d’après La Dépêche du Midi.

Ce dernier annonce l’événement sur son site internet et passe l’après-midi à dédicacer ses ouvrages à côté de Michael Paraire. Mais la publication, le mois précédent, de Michel Onfray, une imposture intellectuelle fait qu’il ne désire plus discuter avec son auteur.

Michael Paraire veut néanmoins participer au débat initialement prévu sur Albert Camus. Michel Onfray use alors de sa notoriété, relève Le Canard enchaîné, pour faire exclure, selon Antonio Fischetti, son contradicteur. Le maire de la ville, Alain Fillola, appuie Michel Onfray et dénie également à Michael Paraire le droit de s’exprimer. Face à l’hostilité d’une partie du public, celui-ci préfère se retirer, non sans dénoncer « un acte de censure inadmissible », ce que confirme le philosophe Benoît Schneckenburger. » (Source : wikipedia)

Quelques réactions :

A propos du livre de Michael Paraire, Michel Onfray, une imposture intellectuelle, Noisy-le-Sec, Les éditions de l’épervier, 2013 :

« La vaste production éditoriale de Michel Onfray a inévitablement généré des réponses antithétiques ponctuelles, sous formes d’articles voire de livres, que ce soit de la part des thuriféraires des religions monothéistes, des défenseurs de la psychanalyse ou de ceux de la Révolution française (voir le récent Robespierre, reviens ! chroniqué sur notre blog). Michael Paraire, toutefois, est le premier à proposer une critique d’ensemble, aussi ample qu’argumentée. Son attaque s’articule en deux temps : une critique serrée de l’œuvre de Michel Onfray, considéré comme un philosophe postmoderne, puis l’élaboration d’une alternative se situant sur le terrain d’un anarchisme évolutif, baptisé ici du terme un rien pompeux de « suranarchisme ».

Constatant l’absence d’apport original de Michel Onfray, Michael Paraire fait de lui, à partir de la centralité du récit biographique dans ses analyses, l’héritier de la méthode déployée par Sainte-Beuve en littérature au XIXe siècle, au détriment d’une approche de l’universel. Il souligne également ses erreurs d’interprétation parfois majeures, sur Spinoza (stoïcien plutôt qu’épicurien, faux hédoniste mais réel athée), Marx (rangé dans le camp négatif des idéalistes !) ou Camus (à l’opposé du qualificatif de solaire) et Nietzsche, figures cardinales de Michel Onfray, dont il fait une lecture hagiographique, là où Michael Paraire voit dans le philosophe allemand un réactionnaire quasi précurseur du nazisme. Celui-ci stigmatise également les « dichotomies simplificatrices » qui articulent la réflexion de Michel Onfray, une dimension binaire par trop systématique et simplificatrice.

Point également essentiel, le caractère anti-révolutionnaire de Michel Onfray, auteur de La Religion du poignard : éloge de Charlotte Corday, est particulièrement ciblé par l’auteur, qui le rapproche de ce révisionnisme historique dénoncé en son temps par un Domenico Losurdo. Saint-Just, Marat, Robespierre (qualifié d’opportuniste !), ainsi que ces défenseurs de la Grande Révolution que furent Kant ou Sartre, sont autant de personnalités unilatéralement noircies, dans le même temps où Michel Onfray considère le capitalisme comme éternel (dans son Manifeste hédoniste) et partant, envisage un « capitalisme libertaire »… Ce qui conduit Michael Paraire à tracer un lien entre Dühring, les nouveaux philosophes et Michel Onfray.

Le dernier acte de l’accusation concerne donc logiquement l’inanité de l’engagement anarchiste du « gastrosophe », de par sa condamnation de la violence (expliquant a priori ses silences sur la révolution espagnole réellement existante), son mépris du peuple (dans Politique du rebelle) ou sa prise de position en tant que « sioniste pro-palestinien ». « Dans ce schéma, pas d’idée d’action collective autre qu’une somme d’actions individuelles désordonnées, pas d’organisation politique déterminée à prendre le pouvoir puisqu’il n’y a pas de lieu du pouvoir et donc, en fait, rien du tout, pas de changement » (p.96). Symbole de cette castration d’un anarchisme véritable, la trilogie moraliste Georges Palante / Jean Grenier / Albert Camus, à laquelle Michael Paraire oppose celle, pleinement politique, constituée de Pierre-Joseph Proudhon / Michel Bakounine / Pierre Kropotkine.

Toutefois, dans cette dénonciation acérée d’un confusionnisme bien réel, Michael Paraire se laisse parfois entraîner trop loin, comme lorsqu’il sous-entend que Michel Onfray est mû par l’attrait de droits d’auteur conséquents, d’une jouissance uniquement égoïste, que les médias lui vouent une véritable « adulation » ou en faisant implicitement de lui un véritable « philosophe flic ». Certes, c’est là une des caractéristiques du pamphlet, mais cela dessert la rigueur de l’analyse. Michel Onfray nous semble au contraire parfaitement sincère dans sa démarche, sans doute empreint de certaines illusions, et de la même manière, les critiques de Michael Paraire à l’égard de ses travaux apparaissent partielles, dans la mesure où sa réactivation d’une critique anticléricale sans concession aussi bien que ses éclairages sur des figures philosophiques matérialistes radicales (Lucrèce ou Meslier, pour n’en citer que deux) revêtent une véritable dimension révolutionnaire. »

… la suite sur dissidences.hypotheses.org


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